//  Feature

Elza Van Den Heever : la vie de diva, une vie d’athlète

Du Metropolitan de New York à Francfort en passant par Cologne ou Bordeaux, les plus grandes scènes se disputent Elza Van Den Heever. Elle se confie.

Comment se rythme votre quotidien de grande diva ? Une hygiène de vie digne des sportifs de haut niveau ? La vie d’un chanteur est une vie de discipline, effectivement comme celle d’un athlète de haut niveau. En production, j’essaie toujours de chanter les répétitions à pleine voix, car les muscles de la gorge doivent s’exercer comme tout autre muscle du corps. J’accorde aussi une grande attention à la façon dont je me nourris. J’ai une grande passion pour la cuisine. Tous les jours, j’essaie d’être inventive, de trouver de nouvelles recettes, avec des produits sains et beaucoup de légumes et légumineuses. Surtout, j’essaie de marcher chaque jour entre 14 ou 15 kilomètres, quand je ne suis pas à la salle de gym.

Comment est née votre passion pour l’art lyrique ? Mon premier contact avec l’opéra est venu à la maison, car nous écoutions tous les dimanches Maria Callas que mon père aimait beaucoup. J’ai hésité entre faire des études pour être « chef de cuisine » et des études musicales. J’ai été admise au Conservatoire de San Francisco et… En plus des études de chant, j’ai découvert, le plaisir d’incarner un personnage sur scène. C’est certainement une partie fondamentale de ma passion pour la scène.

Vous avez fait sensation en 2015 à Bordeaux dans le rôle de Norma… Que représente pour vous cet ouvrage de Bellini ? Norma ! Norma… l’aura impressionnante qui entoure ce rôle mythique. Il s’agit en effet d’un des rôles les plus difficiles du répertoire.

Quand on sait qu’on va le chanter, on est nerveux, on doute, on pense qu’on ne va pas y arriver. Pour moi, c’était mon « Everest ». J’ai commencé au camp de base et, petit à petit, j’ai gravi cet Everest en montant mon matériel moi-même, sans sherpa. Je me suis donc préparée pendant 5 ans, en étudiant aussi avec mon professeur et mon agent, en acceptant des rôles qui m’y préparaient, pour l’agilité de la voix, l’endurance, le style.

Le succès de 2015 fut un accomplissement car j’ai su surmonter ma peur, tout en assumant les difficultés techniques. Mais en fait, je n’aurai atteint le sommet qu’après l’avoir franchi plusieurs fois. Une fois ne suffit pas pour dire qu’on a vaincu. Cette année, je l’ai chanté à Toronto, puis je vais le chanter à Dallas, après Idomeneo de Mozart au Met.

Read more