Elza van den Heever, une Salomé en phase avec la société

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La soprano sud-africaine Elza van den Heever chante pour la première fois Salomé. C’est aussi la première mise en scène en France de l’américaine Lydia Steier. La direction musicale a été confiée à l’une des spécialistes de Richard Strauss, Suzanne Young. « Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des spectateurs » prévient la direction de l’Opéra national de Paris pour cette nouvelle production du 12 octobre au 05 novembre 2022 à Bastille. Rencontre avec Elza van den Heever avant une première très attendue.

Comment vous sentez-vous avant d’aborder la première et cette prise de rôle ?

Je ne sais pas vraiment comment répondre à cette question pour le moment. J’ai juste hâte de voir le travail se concrétiser après un an et demi de travail, car c’est vraiment le temps qu’il m’a fallu pour apprendre à me mettre dans ce rôle, et mettre ma voix dans mon corps. Actuellement, nous ne travaillons qu’avec le piano [interview réalisée le 30 septembre], qui est très percussif, et j’ai hâte de travailler avec l’orchestre pour ressentir les vagues orchestrales.

Salomé est l’un des opéras les plus sombres de Strauss. Comment sera cette production ?

Avec plus de noirceur et de profondeur, nous allons plonger dans la laideur de l’humanité. Il n’y aura pas de danse des sept voiles avec une belle mousseline, il n’y a rien de tout cela. C’est une production qui en phase avec la société, avec la guerre qui fait rage et le bouleversement climatique. Cela transparait dans cette production sombre. Mais qui est vraiment intéressante.

Comment avez-vous réagi quand Lydia Steier, la metteuse en scène vous a présenté le projet ?

Quand j’ai entendu entendu parler du projet pour la première fois, je me suis dit, waouh, ce n’est pas la Salomé que je rêvais d’interpréter pour la première fois. Quand vous jouez un rôle pour la première fois, vous voulez simplement tremper vos orteils dans l’eau chaude. Vous ne voulez pas submerger tout votre corps dans un océan. Mais, petit à petit, je fais surface, grâce à la magnifique équipe sur le plateau qui m’entoure et me protège.

Comment abordez-vous l’une des scènes cruciales de l’opéra, celle de la danse des 7 voiles ?

C’est difficile pour moi, car c’est un viol, c’est une sorte d’orgie sexuelle. Ce n’est pas facile d’interpréter ce rôle pour la première fois dans une telle production. Mais honnêtement depuis 4 semaines, je commence à en récolter les bénéfices. Je me sens plus forte. Je sens que je vais m’en sortir, que je progresse et que je vais pouvoir affronte plus facilement les choses qui me font peur.

Quelles réactions attendez-vous du public ?

Je pense que certains spectateurs seront choqués. Mes parents viennent d’Afrique du Sud, et j’ai essayé de les préparer à ce qu’ils allaient voir sur scène. Et j’ai anticipé leur réaction, surtout mon père, pour qu’il ne soit pas bouleversé parce ce qu’il va voir. Il m’a mis à l’aise en me disant : « écoute, premièrement c’est une histoire qui est racontée par des acteurs sur scène. Et deuxièmement, il y a tellement de d’horreurs dans le monde en ce moment que ce n’est qu’une représentation de cela« . Oui, les gens seront choqués. Mais ouvrez simplement vos fenêtres et regardez ce qui se passe autour de nous en ce moment. Il y a de la souffrance, de la laideur. Et nous ne faisons que la montrer sur scène.

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« La musique de Strauss me parle et je ressens un plaisir infini à m’y plonger »

Forte personnalité, tempérament ardent, voix longue et ample, la soprano Elza van den Heever est à Paris pour faire ses premiers pas sur la scène de l’Opéra Bastille, en Chrysothemis dans une reprise d’Elektra de Strauss mise en scène par Robert Carsen. Onze ans après ses débuts au Palais Garnier dans Così fan tutte, la cantatrice, née en Afrique du Sud mais Française de cœur, revient dans la capitale par la grande porte dans l’opéra d’un compositeur qui compte plus qu’aucun autre dans une carrière brillamment conduite, qui l’a menée de New York, à Vienne en passant par Bordeaux, San Francisco, Hambourg, Francfort ou Santa Fe. Elle s’est confiée à nous à quelques jours de cette première très attendue où elle aura pour partenaires, du 10 mai au 1er juin, Christine Goerke, Angela Denoke et Tomas Tomasson, sous la direction de Semyon Bychkov, puis de Case Scaglione (à partir du 26 juin).

Le 10 mai prochain vous chanterez pour la première fois sur la scène de l’Opéra Bastille sous la direction de Semyon Bychkov, le rôle de Chrysothemis dans l’Elektra de Strauss. Comment vous sentez-vous à quelques jours de vos débuts ?

Oh, je suis très excitée, pour beaucoup de raisons. La première parce que je suis heureuse de chanter sous la baguette du maestro Bychkov que je ne connaissais qu’à travers ses enregistrements et dont je peux admirer les qualités depuis que nous répétons ; en plus d’être un très grand chef, il est également une formidable personne et je ne pouvais imaginer meilleur soutien pour ce rôle. La seconde tient au fait que j’aime particulièrement Robert Carsen avec qui j’ai déjà collaboré il y a quelques années à Strasbourg sur une production de Don Carlo et une reprise d’Iphigénie en Tauride. J’apprécié son style, son imagination et l’originalité de ses propositions scéniques. Je me considère très chanceuse de me retrouver ici. Enfin le fait de partager la scène avec Christine Goerke qui sera ma première Elektra, est également très important car j’aime énormément travailler avec elle. En plus d’une cantatrice merveilleuse, c’est une personnalité unique, rassurante, stimulante ; sans doute parce qu’elle est mère de deux enfants, elle dégage beaucoup d’amour et de chaleur et le fait de se retrouver à ses côtés vous transporte. C’est rare de ressentir toutes ces émotions auprès de quelqu’un, car en plus de cela elle respire cette musique comme personne. Strauss est un compositeur extraordinaire, mais sa musique n’a rien de facile et lorsque vous chantez avec une artiste telle que Christine, vos appréhensions disparaissent. Elle n’est jamais nerveuse, au contraire on sent qu’elle est confiante, peut-être parce qu’elle a déjà chanté Chrysothemis et dans la production originale donnée à Toyko, où elle partageait l’affiche avec la grande Deborah Polaski. Pour le moment tout va bien.

Pour être exact, vous avez chanté au Palais Garnier Fiordiligi en 2011 et interprété en février 2020 sur la scène du théâtre des Champs-Elysées, une inoubliable Kaiserin dans La femme sans ombre donnée en version de concert. Peut-on dire que Strauss est devenu avec les années votre compositeur préféré ?

Sans aucun doute. Vous parlez de Frau ohne Schatten que j’ai interprétée ici à Paris et que j’aurais dû aborder à la scène si la pandémie n’avait pas tout remis en question. J’ai mis presque deux ans à l’apprendre tellement cette partition n’allait pas de soi et pourtant je suis certaine qu’elle est désormais dans ma chair et qu’elle réapparaitra dès que j’y reviendrai. Je dois vous avouer que ce concert est peut-être celui que je considère comme le plus important de toute ma carrière. Il s’est vraiment passé quelque chose de rare ce soir-là ! Avec Chrysothemis je n’ai pas eu les mêmes difficultés, j’ai perçu plus rapidement les beautés de la musique et sur cette production je commence à comprendre enfin la manière si particulière que Strauss avait d’écrire pour les cantatrices, qu’il aimait tant ; sa musique me parle et je ressens un plaisir infini à m’y plonger, à me laisser porter par ces lignes interminables et à l’électricité qui se dégage de ces partitions.

Est-il facile de jouer, comme c’est le cas pour cette production déjà ancienne de Robert Carsen en succédant à d’autres collègues et en particulier à Ricarda Merbeth, qui fut la dernière Chrysothemis en 2013 ?

Oui, cela ne me pose pas de problème, je me sens bien dans ce rôle et dans cette production. J’ai remarqué que la pandémie qui nous a pourtant longuement éloigné du public et de la scène, au lieu de nous contraindre ou de nous empêcher de retrouver facilement nos marques au moment de la reprise, nous avait permis de nous sentir plus fort. C’est assez incroyable mais depuis que j’ai repris mon activité, je suis beaucoup moins inquiète et ne monte plus sur scène comme avant.

Pouvez-vous me dire si je fais une erreur, mais au cours des cinq années qui viennent de s’écouler, vous avez chanté de nombreuses partitions dont certaines issues du bel canto, qui vous ont certainement nourri vocalement et artistiquement, mais qui n’étaient peut-être pas le meilleur répertoire pour votre typologie vocale. Ne l’avez-vous pas trouvé aujourd’hui avec Beethoven, Berg, Wagner, Strauss et Verdi ?

Certainement, mais tout ceci est compliqué car j’ai d’un côté une voix qui m’a permis de chanter beaucoup de choses et de l’autre j’aime le changement. Je n’ai jamais voulu m’ennuyer et j’ai eu la chance depuis mes débuts de pouvoir aborder des partitions très différentes. J’ai d’ailleurs chanté Rodelinda il y a peu au Met, où je succédais à Renée Fleming. Nous n’avons bien sûr pas du tout la même voix, mais j’étais très heureuse de pouvoir livrer mon interprétation et prouver que l’on pouvait chanter ce rôle d’une autre manière. De plus, revenir à Haendel permet de vérifier si son instrument est toujours en bon état. J’ai une voix qui semble être faite pour le répertoire germanique, mais les influences du bel canto et du baroque m’ont aidées à chanter les œuvres allemandes, car tout ce que j’ai fait m’a permis de conserver la flexibilité et la souplesse. Je pense pouvoir chanter encore certains rôles mozartiens comme Vittelia ou Elettra, car en plus de la musique, les personnages sont très intéressants. Verdi est magnifique et si on veut bien le chanter il faut conserver cette facilité que l’alternance apporte.

Pourquoi est-il parfois difficile pour un chanteur de trouver son propre chemin vocal, comme autrefois la légendaire Léonie Rysanek qui chanta tout au début de sa carrière et prit parfois des risques ?

Oui c’est vrai. Je crois qu’il faut être capable de suivre son chemin, même s’il ne semble pas droit. J’ai pris des risques, mais j’ai suivi ma route, en prenant parfois des chemins de traverses, mais parce que c’était mon choix. J’ai décidé de chanter ces rôles et n’ai jamais été forcée. Pour moi il faut passer par là. J’ai pris cette habitude et ne le regrette pas. Si j’avais écouté certains, je me serais contenté d’aborder Elsa et dix ans après j’y serais encore. Mon agent m’a laissé faire et de Mozart, à Haendel, de Verdi à Wagner, les rôles se sont enchaînés naturellement.
Pourriez-vous définir votre voix à quelqu’un qui ne l’aurait jamais entendue ?

Hum… I don’t know ? J’ai une voix haute et claire, au son que je qualifierais de pénétrant. Je peux dire que sa couleur n’est pas celle de l’or, mais plutôt de l’argent. C’est assez difficile vous savez ! Elle aurait la saveur du chocolat noir plutôt que celle du chocolat au lait, avec une pointe de piment (rires) et pas trop de crème à l’intérieur. Ma voix n’a pas la largeur de celle de Christine et d’ailleurs quand je suis à ses côtés, j’ai l’impression d’avoir un petit instrument par rapport au sien qui est si enveloppant.

Quelles traces perceptibles ont laissé sur votre instrument le répertoire belcantiste, mais également Mozart et Haendel que vous avez chanté par le passé ?

Je dirais que tout ce que j’ai chanté m’a aidé à maintenir ma voix flexible et brillante, ce qui est capital. Si je m’étais contentée uniquement du répertoire allemand, qui est tout de même assez lourd, sans côtoyer d’autres partitions, j’aurais pris le risque de perdre une certaine malléabilité vocale. Si on écoute attentivement ma voix on devine que je suis capable de chanter des coloratures, et que, à l’image d’un trampoline, je peux aller très haut, la faire rebondir ; c’est grâce à ma pratique du bel canto et parce que j’ai très tôt alterné les répertoires, que ma voix a pu rester jeune et fraiche. Cette gymnastique lui fait du bien.

Vous avez déclaré dans une interview que : « Chaque rôle, chaque personnage que vous aviez joué, vous préparait toujours au prochain ». Donc celui de Chrysothemis est le meilleur pour accéder à Salomé qui sera votre prochaine incursion straussienne ?

Peut-être ? Lorsqu’on répète Elektra on peut déjà se projeter dans Salomé car il y a des similitudes, mais plus généralement c’est vrai que tout ce que l’on interprète influence ce qui va venir ; tout ce qui nous entoure, les collègues chanteurs et les musiciens, nous aide, car nous sommes des éponges et nous n’avons qu’à absorber, à emmagasiner pour reproduire un jour ou l’autre. Chrysothemis et Salomé ne sont pas sœurs, c’est certain, mais de nombreuses cantatrices ont incarné les deux, je pense à Leonie Rysanek qui chanta même en fin de carrière Klytämnestra. Vous connaissez l’interprétation de Montserrat Caballé de Salomé au disque ? Je la trouve merveilleuse avec un son très différent des autres, très rond, très riche et très inspirant.

Avez-vous besoin de vous sentir proche d’un personnage pour le jouer de la meilleure façon ?

Humm … je ne crois pas, car j’essaie toujours de comprendre les rôles, même s’il m’arrive d’être un peu rétive au départ. Il est évident qu’un personnage comme Salomé n’est pas proche de ma personnalité, car je n’ai jamais fait étalage de ma sexualité, très jeune j’étais réservée ce qui n’est pas le cas de la Princesse de Judée ; je vais donc devoir travailler cela et jouer un caractère qui n’est pas le mien. Heureusement la direction d’orchestre et la mise en scène vont m’aider dans ma recherche. J’ai accepté de chanter Salomé pour la musique en premier lieu et pas pour le personnage, mais je vais tout faire pour réunir les deux aspects. Après Salomé il y aura Daphné …

Il n’est pas fréquent qu’une Sud-africaine comme vous décide de vivre en France. Etait-ce un des rêves que vous souhaitiez réaliser lorsque vous étiez étudiante ?

Non pas du tout, je suis tout simplement tombée amoureuse d’Isabelle Masset (ancienne directrice adjointe artistique de l’Opéra de Bordeaux) que j’ai rencontrée à Bordeaux et qui est devenue ma femme. C’est à cause de l’amour que je suis venue m’installer dans le sud de la France, il y a quatorze ans. Depuis j’ai été naturalisée française et je vous l’accorde, je devrais vous parler en français, mais je ne le parle pas assez bien …

Justement vous chantez le répertoire anglais, italien et allemand mais peu de partitions françaises. Pourquoi ?

Le répertoire français regorge de partitions et de rôles magnifiques, mais j’ai peur de les aborder car je ne manie pas suffisamment bien la langue, qui est très compliquée. Certains chanteurs y parviennent mais moi pas très bien : Michael Spyres, Susan Graham, Fleming la chantent de manière incroyable sans la parler. Moi, je crains de ne pas être à la hauteur. J’ai tout de même abordé La Vestale de Spontini à Vienne, opéra que je reprendrai dans deux saisons, mais je dois à chaque fois faire de gros efforts pour obtenir un résultat satisfaisant. Iphigénie en Tauride où j’étais la doublure de Susan Graham m’a procuré un grand plaisir… Je voudrais aborder Mme Lidoine dans les Dialogues des carmélites et Les Troyens viendront peut-être un jour, nous verrons.

Il est désormais courant que des femmes occupent des postes clés sur des productions lyriques, comme cela sera le cas à la rentrée prochaine avec Salomé qui sera dirigée par Simone Young et mise en scène par Lydia Steier. Que pensez-vous de ce changement ?

Je crois que celles qui sont là le sont parce qu’elles sont les meilleures. Si elles n’étaient pas bonnes, si elles n’avaient pas le niveau requis, elles ne le pourraient pas. Je crois à l’équité et à la qualité et tant mieux s’il y a davantage d’opportunités pour les femmes aujourd’hui. Il est devenu courant que des femmes dirigent des orchestres, mais il est tout à fait normal qu’une cheffe comme Simone Yong, qui est selon moi l’une des plus grandes dans le monde, soit appelée à diriger les plus importantes partitions dans les plus grands opéras. La perspective de travailler avec elle dans quelques mois Salomé me réjoui. Je crois à l’équité et à la nécessité de maintenir un standard de qualité en faisant appel aux meilleurs : cela doit être la normalité. Il ne faut pas sentir que l’on met des femmes pour faire bien ou pour rattraper le temps, mais tout faire pour trouver un équilibre. Les personnes compétentes être doivent là où elles doivent être. Je crois sincèrement aux qualités de chacun.

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OPERA NEWS Awards Honorees: Elza van den Heever

“Elza van den Heever is an authentic stage animal whose performances are imbued with singular power and spontaneity. Tall and striking, with a full, rich soprano, she is a mesmerizing presence in any role. But there is more than meets the eye in van den Heever’s work, as she confessed in a 2017 interview with Mike Silverman of AP. “I would call myself a little socially awkward,” she said. “But onstage I see that as a big plus. I’m able to just be somebody else and not worry about what people think of me. I give myself the freedom to just go there.” And “go there” is just what this soprano does—to the delight of audiences wherever she sings.” – F. Paul Driscoll

Opera News

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Midi libre: Pour la soprano héraultaise Elza van den Heever, les lieder sont toujours des “Passions”

Midi libre

Le récent concert au Corum est diffusé sur le site de l’OONMO à compter de ce jeudi 10 décembre.

L’Orchestre national de Montpellier, dirigé par Karen Kamensek, a enregistré, sans public, le concert “Passions”, fin novembre, avec une invitée de marque, la soprano Elza van den Heever. Elle venait d’interpréter les “Quatre derniers lieder” de Strauss avec la Philharmonie de Paris et a repris le cycle auquel Wagner a donné le nom de son inspiratrice Mathilde Wesendonck.

Un souvenir personnel pour celle qui les a chantés pour la première fois en 2010 à San Francisco : “Je commençais à envisager le fait que j’allais devenir “soprano dramatique”. Les chanter alors était en fait aussi bouleversant que les chanter maintenant, car la première fois que je les ai entendus en “live”, c’était toujours à San Francisco, par l’inoubliable Jessye Norman. Quant aux lieder de Strauss, après neuf mois de silence, ils ont résonné particulièrement dans mon cœur, car c’est un chant du cygne.”

Elza van den Heever, née en Afrique du Sud, a découvert sa voix en chantant dans des chœurs d’église à Johannesburg. Elle est partie aux États-Unis, et son brillant parcours – “un chemin très progressif”, selon elle – l’a conduite vers Mozart, Haendel, Bellini, Verdi, Britten… et Strauss, devenu son répertoire de prédilection : elle a été Chrysothémis d’”Elektra” et l’impératrice de “La Femme sans ombre”, son dernier rôle en février.

Triomphes puis silences

2019 et 2020 ont été pour elle “le meilleur et le pire”. La soprano a fait un triomphe dans trois prises de rôle successives, à Vienne dans “La Vestale”, au Met dans “Wozzeck”, et à Paris, Dortmund, Rotterdam dans cet ultime Strauss, avant l’arrivée du Covid. “Notre vie à tous s’est arrêtée, dit-elle. Une année de silence et d’annulations.” Amsterdam, Carnegie hall, Munich, Zurich, San Francisco, Washington…

Mais elle vient de retrouver deux grandes amies chefs d’orchestre et a découvert le Corum : “Retrouver le son de l’orchestre, à Paris et à Montpellier, a été une émotion qui m’a bouleversée. C’est une expérience que je n’oublierai pas.” Elle garde ses attaches avec l’Afrique du Sud, mais sa famille française habite Saint-Jean-de-Védas. La soprano vedette doit partir cette année à Amsterdam et à Francfort et espère reprendre vite le chemin des théâtres et des concerts : “Après ce temps bien noir, il me semble que nous voyons un peu la lumière.”

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Opera Magazine: Elza van den Heever maakt zich op voor Met-Gala

Opera Magazine

Sopraan Elza van den Heever zou zaterdagavond voor zo’n 1.700 mensen haar debuut maken bij De Nationale Opera als Die Kaiserin. Maar ze is niet in Amsterdam, ze is thuis in Montpellier en ze zingt zaterdag niet voor het premierepubliek van Die Frau ohne Schatten, maar voor de hele wereld. Om 19.00 uur begint het online At-Home Gala van de Metropolitan Opera.

De opbouw leek ideaal: eerst verschillende concertante uitvoeringen van de opera van Richard Strauss, eerder dit jaar in Rotterdam, Parijs en Dortmund, en dan een paar maanden later haar debuut in een geënsceneerde opvoering van Die Frau ohne Schatten. Ze zou debuteren in Amsterdam als Die Kaiserin, onder regie van Katie Mitchell, in een rol die ze beschreef als een ‘ideaal zittende schoen, maar dan vocaal’.

In plaats van premièrestress in Amsterdam heeft Elza van den Heever zaterdag heel andere zorgen aan haar hoofd. Werkt de internetverbinding, die haar bijdrage aan het At-Home Gala van de Metropolitan Opera vanuit Zuid-Frankrijk naar New York moet brengen? En staat ze goed, op twee velletjes papier in haar woonkamer, die precies de positie aanduiden waarop het licht en het achtergrondbeeld voor het mooiste plaatje zorgen?

Echt nerveus is de in Johannesburg geboren zangeres niet. ‘Ik zing een lied in mijn moedertaal, het Afrikaans, dat ik in mijn leven al heel vaak gezongen heb.’ Afgelopen woensdag is er al overleg en een soort van repetitie geweest via Skype, met de technici uit New York, de regisseur en Peter Gelb. Een dag voor haar optreden volgt nog het kledingadvies van Elza’s moeder, die vanuit Zuid-Afrika bijdraagt aan de styling.

Het online gala dat de Metropolitan Opera organiseert, maakt deel uit van een fondswervingsproject van het operahuis. Er gaat door de vroegtijdige stop van het seizoen zo’n 60 miljoen dollar verloren. ‘The voice must be heard’, is het motto waaronder veertig wereldberoemde operasterren vanuit hun huis optreden. Sterren als Anna Netrebko, René Pape en Michael Fabiano zingen op hun thuislocaties als Moskou, Malta, Berlijn en Wenen. Directeur Peter Gelb presenteert vanuit New York, chef-dirigent Yannick Nézet-Séguin presenteert mee vanuit Montreal.

Via Skype spreken we Elza van den Heever. Ze woont sinds kort in een dorpje bij Montpellier in het zuiden van Frankrijk, met haar partner. Een fijne plek, zegt ze. ‘Mijn leven is uitstekend, mijn conditie kan niet beter, alleen mijn financiën zijn een ramp. Je plant je agenda jaren vooruit en daar hoort een voorspelling bij van je inkomsten. Ik dacht dat ik voorzichtig was geweest, maar door de crisis stopt mijn inkomen onverwacht. Het geldt voor al mijn collega’s.’

Haar collega Joyce DiDonato – wier naam verderop in dit verhaal nog even valt – tweette onlangs een vraag: ‘In the midst of chaos, where do you find peace?’ Elza van den Heever hoeft niet na te denken over waar dat is. ‘In de keuken! Dat is mijn hele leven al mijn toevluchtsoord geweest. Ik ben gek op koken. Op social media ben ik niet zo actief, maar een week geleden heb ik bedacht om de schotels die ik maak te fotograferen voor Instagram en daar heb ik nu veel plezier in. Maar ik vind vooral vrede in het gezond houden van mijn lichaam en mijn conditie.’

In die verplichte lockdownrust meldt zich dan ineens de Metropolitan Opera met het At-Home Gala. Wat dacht u?
‘Natuurlijk zei ik ja, daar hoefde ik niet over na te denken. Mijn eerste gedachte was: als ik kan helpen, doe ik dat graag. En de tweede was: hoe gaan we dit technisch doen? Maar de Met heeft de beste mensen op dit project gezet, en het gaat ze vast lukken. Ik verwacht dat het heel bijzonder wordt.’

Mocht u zelf kiezen?
‘Ze vroegen vanuit New York wat suggesties en wilden even bekijken wat ze zouden kiezen. Het hoefde niet per se een opera-aria te zijn. Ik wil de microfoon van mijn gsm – want die moet het gaan doen – niet overbelasten met stukken als ‘Dich, teure Halle’. Ik heb hier geen professionele apparatuur en geen piano, dus ik zing a capella. Het wordt een Afrikaans lied. Ik wil de titel nog niet verklappen. Het is me heel dierbaar, een simpele melodie, lief en vredig. Het belangrijkste is dat het wat voor mij betekent en voor mijn ‘vorvaders’, zoals je dat in het Afrikaans zegt. Iedereen die een woord Afrikaans spreekt, kent het.’

Kan er gerepeteerd worden voor het gala?
‘We hadden een online meeting op woensdag, waarbij we de beste plaats in huis hebben bepaald als locatie voor mijn optreden. Er liggen hier sinds woensdag twee stevig vastgeplakte velletjes papier op de grond. Daar moet ik voor het beeld mijn voeten op zetten, en dan kom ook de achtergrond mooi in beeld. Verderop staat een standaard waar mijn gsm op wordt gezet. Yannick en Peter zullen zonder stropdas presenteren, werd me verteld, en het advies aan mij was: cocktailkleding zoals je die thuis zou dragen. Geen idee wat dat betekent, haha! Mijn moeder, die voor tv heeft gewerkt, adviseert me.’

QUEEN ELIZABETH

Slechts een paar dagen na het At-Home Gala is Elza van den Heever opnieuw online te zien. In de opera Maria Stuarda maakte ze in 2012 haar debuut bij de Met – het was ook nog een roldebuut – als Queen Elizabeth (of Elisabetta) in Maria Stuarda van Donizetti. De Met biedt de voorstelling aan in zijn serie online streams. Naast Joyce DiDonato als Maria Stuarda zong Elza van den Heever haar rol in bijzondere kleding en met een iconische grime: een spierwit gezicht en een wonderlijke, hardrode mond. Voor de rol schoor ze haar hoofd kaal.

Wat zijn uw herinneringen aan die avond?
‘Het was heel eng. Ik moest achter het decor een trap op van twintig treden in een kostuum dat 15 kilo woog. Een paar van de jurken die ik droeg in die productie waren volledig van leer. Ik stond naast Matthew Rose, en ik kneep zijn hand fijn omdat ik zo nerveus was. Ik ben iemand die op het podium alles vergeet, ook mijn zenuwen, maar die trap opklimmend bedacht ik dat ik op weg was naar het beroemdste operapodium van de wereld. Het lukte me niet helemaal de spanning kwijt te raken tijdens de uitvoering.’

‘Het was Live in HD, mijn eerste, en dan weet je dat miljoenen mensen je gaan zien. Het wordt opgenomen en het blijft, voor de rest van je leven. Die gedachten halen je uit het moment, en dat mag je jezelf eigenlijk niet laten gebeuren. Er zijn camera’s, je hebt een microfoon op je hoofd en je hebt een battery pack ergens onder je kostuum.’

Gaat u woensdag met plezier kijken naar de stream van Maria Stuarda?
‘Ja hoor, het was op dat moment (ik was 31) het beste wat ik kon geven. Regisseur David McVicar had een heel duidelijk beeld over hoe hij haar wilde portretteren. De eerste dag van de repetities – het was winter in New York – droeg ik een broek met camouflageprint en stevige laarzen. McVicar zei: dat is het! Ik wil dat je je voorstelt dat je die kleding draagt onder de jurk van Elizabeth. Ik wil haar sterk zien, zei hij. En denk aan haar heupproblemen en haar leeftijd! Het publiek reageerde wisselend op de manier waarop we het karakter van Queen Elizabeth weergaven. Ik ben er trots op dat we het zo gedaan hebben!’

Het At-Home Gala van de Metropolitan Opera is op zaterdag 25 april om 19.00 uur te zien op de website van de Met. Daar kunt u ook woensdag 28 april (NL-tijd) vanaf 01.30 uur de stream zien van Maria Stuarda.

Elza van den Heever zal – als alles goed gaat – begin 2021 de rol van Senta in Der fliegende Holländer zingen bij De Nationale Opera.

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Opera Magazine: Elza van den Heever debuteert in Rotterdam

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De concertante Die Frau ohne Schatten van het Rotterdams Philharmonisch Orkest landt morgen, zondag 23 februari, op de plaats waar de productie werd bedacht en gerepeteerd, en waar nu de laatste van drie uitvoeringen plaatsvindt. De recensies over Parijs en Dortmund zijn juichend, niet in de laatste plaats vanwege het aandeel van sopraan Elza van den Heever.

Het wordt in De Doelen in Rotterdam morgen haar eerste optreden voor publiek op Nederlandse bodem, en toch hebben operaliefhebbers Elza van den Heever op vrijwel dezelfde plek al vaker kunnen zien. Ze was recent nog Marie in Wozzeck bij de Metropolitan Opera, zong er Chrysothemnis in Elektra en Elettra in Mozarts Idomeneo. De Live in HD-serie bracht het vanuit New York op het grote bioscoopscherm in de Pathé-bioscoop. Die in Rotterdam ligt op luttele meters van De Doelen.

De uitvoering van Die Frau ohne Schatten van Richard Strauss zou weleens het hoogtepunt kunnen worden van de serie die het Rotterdams Philharmonisch Orkest (RPhO) naar Parijs, Dortmund en terug naar huis bracht, zo denken ze in Rotterdam. Iedereen is ingespeeld en ingezongen, de premièrezenuwen zijn weg bij zangers en musici en voor het RPhO en voormalig chef Yannick Nézet-Séguin is het een soort van thuiswedstrijd.

LA GRANDE TRIOMPHATRICE

Voor de korte tournee werd in De Doelen gerepeteerd. Het Parijse Théâtre des Champs-Elysées, waar de première plaatsvond, bleek een geheel andere akoestiek te hebben dan De Doelen, met een bühne omgeven door marmer. ‘Natuurlijk was ik nerveus’, vertelt Elza van den Heever op de dag voor haar Rotterdamse optreden. ‘De akoestiek in Parijs was veel droger. Onze generale kende lange pauzes, dus het was in Parijs dat ik voor het eerst kon voelen hoe het hele stuk ging. Net voor aanvang bedacht ik hoe hard ik aan de rol gewerkt heb, deed een gebedje en ging op.’

De recensies van de concerten afgelopen week in Parijs en Dortmund waren zeer lovend, in het bijzonder voor de rol van Die Kaiserin door Elza van den Heever. De Franse pers noemde de sopraan ‘la grande triomphatrice de la soirée’ en in Duitsland schreef recensent Phillip Richter dat de Rotterdammers een vocale cast naar Dortmund brachten waar zelfs de Wiener Staatsoper zich de vingers bij zou aflikken. Met haar aandeel als Die Kaiserin zette Elza van den Heever volgens de recensent een nieuwe standaard voor die rol. Hij prees in poëtisch Duits haar ‘silbrig-perlender Sopranstimme und müheloser Artikulation geradezu bravourös’.

Een dag voor de uitvoering in Rotterdam probeert de sopraan in de lobby van haar hotel letterlijk uit de stormachtige wind te blijven. De vraag of ze al naast haar schoenen is gaan lopen door al die lof, vraagt wat uitleg vanwege de Nederlandse zegswijze, maar ze snapt hem. ‘Ik voel me Assepoester, die haar glazen muiltje gevonden heeft! Het is alsof mijn voeten voor die glazen muil gemaakt zijn. Ik heb twee jaar heel hard gewerkt aan de rol van Die Kaiserin, één van de drie roldebuten die ik in de laatste maanden maakte, naast Julia in La vestale en Marie in Wozzeck.

Ze strekt haar armen, met de handen open: ‘Strauss gaf de zangeres die de rol van Die Kaiserin ging zingen een geweldig cadeau. Een fraaie doos, mooi ingepakt met daarin die hemelse muziek. Ik mag al die prachtige, straussiaanse lijnen zingen. Ze zijn niet makkelijk, maar ik ben er totaal verliefd op geworden. Richard Strauss begrijpt de stem, hij componeert heel precies voor elk stemtype. Ik wil mijn mannelijke collega’s niet tekortdoen, maar wat mij betreft begreep Strauss vooral de vrouwenstem als geen ander.’

WERKEN MET YANNICK

Yannick Nézet-Séguin was de dirigent van Wozzeck en eerder Elektra bij de Metropolitan Opera, en volgend jaar staat hij voor het orkest in een productie van Die Frau ohne Schatten, waarin Elza wederom Die Kaiserin zingt. Ze is daar erg blij mee. ‘Ik weet niet eens waarom hij mij onder zijn vleugels genomen heeft, maar ik ben hem dankbaar. Yannick is zo open, zo bereid om samen te werken. Hij staat open voor wat de zangers meebrengen en vormt een partnerschap waarin hij echt begeleidt. Hij luistert heel goed naar de zangers.’

De titel Die Frau ohne Schatten staat niet zo vaak op het programma van operahuizen, meent de sopraan. Ze zag hoe in Parijs en Dortmund de zalen vol zaten met echte Strauss-fans, die op de titel van de opera afkwamen. Dat zullen zondagmiddag de Nederlandse liefhebbers ook doen. En nog mooier: over twee maanden is de opera terug in Nederland, waar De Nationale Opera een enscenering brengt door Katie Mitchell. Daarin zal Elza van den Heever opnieuw de rol van Die Kaiserin zingen. Ook dan is Michaela Schuster – net als in Rotterdam – van de partij als Die Amme.

Die Frau ohne Schatten wordt op zondag 23 februari concertant uitgevoerd in De Doelen in Rotterdam. Onder leiding van Yannick Nézet-Séguin speelt het Rotterdams Philharmonisch Orkest. De complete vocale bezetting bestaat uit Stephen Gould, Elza van den Heever, Michaela Schuster, Michael Volle, Lise Lindstrom, Michael Wilmering, Andreas Conrad, Thomas Oliemans, Katrien Baerts, Bror Magnus, Nathan Berg, Rotterdam Symphony Chorus en het Nationaal Kinderkoor. Het concert begint om 14.15 uur. Zie voor kaarten de website van het orkest.

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Pro ópera – Elza van den Heever: “Me fascina interpretar a mujeres intensas”

Pro ópera

La voz de Elza van den Heever es poco común; es ese tipo de instrumento que te maravilla por su poderío sonoro y que, a la vez, puede moldear con tal arte que logra matizar y lograr los más sublimes y líricos pasajes. No es de extrañarse que, dada la maestría técnica que tiene Van den Heever, el repertorio que abarca es rico y vasto.

Recientemente mostró su impecable manera de cantar Mozart al interpretar el complejo rol de Vitellia en La clemenza di Tito en el Metropolitan Opera House de Nueva York, donde dos años antes había conseguido un éxito avasallador con otro papel mozartiano: Elettra en Idomeneo. Su registro es igual de brillante y poderoso en la parte grave, central y aguda, así que no fue ningún problema para Van den Heever el encarar, con gran bravura, la compleja escritura vocal que Mozart le asignó a Vitellia. Cantó ‘Non più di fiori’ con maestría musical e histriónica.

En 2020, esta joven soprano sudafricana nacida en Johannesburgo, interpretará el papel de Marie en Wozzeck de Alban Berg en el Met, al lado del barítono sueco Peter Mattei. Este será su sexto rol en el Met; luego de Chrysothemnis en Elektra, Donna Anna en Don Giovanni y Elisabetta I en Maria Stuarda, con el cual hizo su debut en ese teatro.

Ha interpretado una variedad de roles como Armida en Rinaldo de Händel; Fiordiligi (Così fan tutte) de Mozart; Leonora (Fidelio) de Beethoven, los roles titulares de Norma de Bellini y Anna Bolena de Donizetti; Desdemona (Otello), Leonora (Il trovatore), Elisabeth (Don Carlo) y Giselda (I Lombardi) de Verdi; Antonia (Les contes d’Hoffmann) de Offenbach; Elsa von Brabant (Lohengrin) de Wagner; Der Komponist (Ariadne auf Naxos) de Strauss; Julia (La Vestale), de Spontini; y Ellen Orford (Peter Grimes), de Britten.

Van den Heever también canta repertorio sinfónico, destacando su interpretación en el Requiem de Verdi o las Vier Letze Lieder (Cuatro últimas canciones) de Richard Strauss, además de la Sinfonía No. 8 de Mahler. Tuvimos la oportunidad de platicar con Elza van den Heever, en medio de sus funciones de La clemenza di Tito en el Met, y pudimos conocer un poco más acerca de su carrera, su vida y sus planes futuros.

¿Qué nos puede decir del rol de Vitellia? ¿Es una mujer malvada y puede redimirse ante nuestros ojos?

Es un papel muy difícil ya que abarca dos octavas y media de registro, así que debes estar muy bien preparada vocalmente para abordarla como se debe. Creo que, como actriz, debes considerar todo lo que está a tu alrededor en la puesta en escena para poder crear tu propia visión del personaje. A mí me gusta escuchar las palabras del texto que canto para poder definir quién es Vitellia. Me parece una mujer muy inteligente, sabe que es una mujer bella y que puede usar eso para manipular a Sesto y obtener lo que quiere.

Veo también un lado tridimensional en su ser y creo que Mozart describió esto en la música de manera magistral. El haber puesto ‘Non più di fiori’ al final hace que tengas que adentrarte bastante en la psique y el alma del personaje para poder reflejar todo lo que está viviendo en ese instante. Es un momento bastante poético para el personaje, creo yo. ¡Adoro cantarla! Es muy interesante y amo que sea una “drama queen”. Vitellia es muy humana, muestra cómo todos hemos hecho algo malo en nuestras vidas, hemos cometido errores, pero sabemos que existe el arrepentimiento y ella nos enseña que es factible aceptar que te has equivocado. Tiene tantos matices durante la ópera que me encanta interpretarla. Me gustan mucho los recitativos, sobre todo los del primer acto; puedes sacarle mucho jugo actoral.

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ORF: “Vestal” im Theater an der Wien

Gaspare Spontinis Werk “Vestal” ist nach mehr als 100 Jahren wieder in Wien zu sehen und zu hören – im Theater an der Wien.

ORF TVTHEK

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